39-45

Ouvrage de la Ferté.

L’ouvrage de La Ferté est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot situé sur les communes de Villy et de La Ferté-sur-Chiers, dans le département des Ardennes.

Dans le projet initial, un ouvrage mixte (d’infanterie et d’artillerie) devait être construit à Vaux-lès-Mouzon, entre Carignan et Mouzon, couvrant ainsi les arrières de l’ouvrage de La Ferté. Pour des raisons budgétaires, cette construction est abandonnée, laissant le soin de la défense des abords aux troupes d’intervalles. Le « petit ouvrage de La Ferté » devient, ainsi, le dernier maillon de l’extrémité nord de la ligne Maginot, pour la partie dite continue de cette ligne Maginot. Par rapport à une telle position, sa puissance de feu est relativement réduite. Par ailleurs, l’ouvrage ne possède aucune arme à tir courbe. Les mortiers de 50 mm adaptables aux rotules des cloches et aux créneaux de fusils mitrailleurs n’avaient pas été installés à cause de l’absence de leurs supports. Ces armes auraient permis de battre la route de La Ferté à Villy traversant la colline dans une tranchée profonde. La géographie du terrain permet en effet l’approche des troupes ennemies jusqu’au réseau de barbelés situé à soixante-dix mètres.

Le 18 Mai 1940, l’ouvrage de La Ferté est pris à partie par l’artillerie allemande. Les assaillants ont réuni de gros moyens d’artillerie, près de 250 canons, dont quatre redoutables pièces de 88 mm qui s’en prennent aux cloches du bloc 2 en tir direct, ainsi que des mortiers lourds de 210 mm.

La tourelle AM à éclipse reste bloquée en position intermédiaire après son utilisation pour faire de l’observation: il est impossible de la redescendre !

Les pionniers (génie militaire allemand) attaquent à 19 h 20, aidés par la fumée et par les trous d’obus. Ils parviennent sur les dessus du bloc 2 dont les cloches sont neutralisées par des charges explosives placées contre les créneaux. Une charge très puissante est plaquée contre la muraille de la tourelle. À la suite de l’explosion, la tourelle se retrouve en porte-à-faux (état actuel) et les Allemands peuvent alors lancer des grenades et autres charges explosives à l’intérieur du bloc qui entraînent la panique chez ses défenseurs. Des incendies se déclarent et les hommes gagnent par les dessous, la galerie de liaison souterraine. Mais les portes formant un sas, censées isoler le bloc 2 et la galerie, ne sont pas fermées, permettant aux fumées nocives d’envahir progressivement la galerie.

Les cartouches de masque anti-gaz manquent progressivement et ne sont pas adaptées à la situation : faits pour protéger des gaz de combat, ypérite, phosgène, produits chlorés, ils ne peuvent rien contre le monoxyde de carbone dégagé par les incendies et la raréfaction progressive de l’oxygène.

Au début du mois de juin 1940, les portes blindées de l’ouvrage de La Ferté s’ouvrent. En pénétrant dans les blocs de combat encore envahis par les fumées, les Allemands découvrent surpris, l’inexplicable ! En effet, ils n’avaient pas imaginé la formation du monoxyde de carbone, et son effet dévastateur !

Des 105 membres de l’équipage du lieutenant Bourguignon (commandant de l’ouvrage), il ne reste aucun survivant !

 


Le bloc 1……..

 


……….relié au bloc 2, par une galerie souterraine de 270 M  de longueur !

 


La casemate d’artillerie Willy EST……….

 


………et la casemate  d’artillerie Willy OUEST.

Ces deux casemates,  équipées de canons de 75 mm , devaient épauler l’ouvrage principal, mais leurs équipages étaient indépendants, non reliés par galerie et placés sous un commandement différent. Elles furent prématurément abandonnées avant l’attaque.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réseau de rails antichars

Le concept est basé sur le soulèvement du char au sol, qui expose ainsi ses parties les plus vulnérables aux tirs ennemies !

 


 

 

 

 

 

 

 

Ce petit ouvrage, sans grande puissance de feu, était sommairement armé (des mitrailleuses, des fusils mitrailleurs, des goulottes lance-grenades et quelques canons antichar de petit calibre).

Une rotule hémisphérique permettait aux fusils mitrailleurs de pouvoir tirer dans toutes les directions !

(photo 2)

 


Les deux blocs étaient reliés par une galerie souterraine, placée 19 mètres en dessous du bloc 1 (soit 130 marches à descendre), et 28,60 mètres en dessous du bloc 2 (soit 167 marches).


La tourelle AM à éclipse du bloc 2, arrachée à son berceau par des charges explosives.

Les instructions militaires étaient de ne jamais soulever une tourelle, en cas d’attaque ennemie.

La consigne n’ayant pas été respectée, (pour raison d’observation), cela a précipité la destruction de l’ouvrage et de ses défenseurs !